Comprendre le Négative SEO pour l’identifier et s’en prémunir

Lorsque l’on parle de stratégie SEO, on réfère au fait de mettre en place un ensemble d’action pour améliorer les positions SEO d’un site web. Le negative SEO c’est l’inverse, c’est l’utilisation de techniques pour baisser les positions d’un site concurrent. Peu vertueuse, cette pratique est généralement mise en place par des personnes qui n’arrivent pas à atteindre les top positions sur les mots-clés qu’ils visent.

Le concept de Negative SEO ne concerne pas une simple pratique ou façon de faire. Il réunit toutes les actions qui visent à faire baisser les performances SEO d’un site internet. Pour cela, de nombreuses méthodes peuvent être utilisées. Les actions de negative SEO ont pour objectif de faire en sorte que le site visé écope d’une pénalité de la part de Google, qu’elle soit algorithmique ou manuelle. Dans la plupart des cas, les attaques de negative SEO passent par des pratiques qui sont totalement illégales. Nous condamnons personnellement ces pratiques.

Il n’est pas évident de savoir si l’on est victime de negative SEO. Pour pouvoir identifier si on est ciblé par une attaque du genre, il faut s’intéresser à des signaux possibles, que l’on vous présente ici.

Une baisse de trafic peut avoir tellement de raisons qu’il faut se pencher sur l’option NSEO en dernier recours. Il est très rare que ça soit la cause réelle d’une chute de trafic. Cependant, si vous ne comprenez pas pourquoi votre trafic chute et qu’il n’y a pas eu de mise à jour majeure de Google, vous faites peut être l’objet d’un attaque de negative SEO.

L’apparition de nombreuses nouvelles pages dans vos rapports de crawl peut être issue d’une action de negative SEO à votre encontre. Pour en avoir le cœur net, intéressez vous aux URLs de ces nouvelles pages. Cherchez si ce patterns sont présents dans les liens internes de votre site. Regardez aussi du côté des extensions que vous avez ajoutées récemment ou qui ont été mises à jour. Certains plugins génèrent des URLs que vous n’avez peut-être pas identifiées directement. Il se peut également qu’une mise à jour de votre CMS soit la cause de l’émergence de ces nouvelles URLs.

Si aucune de ces pistes n’est la source de vos nouvelles URLs, il faut vous inquiéter. Commencez par vérifier si les URLs répondent 200 et si c’est le cas, quels types de contenu elles proposent. Deux principaux cas de figures, quelqu’un a trouvé comment générer des URLs en masse sur votre site, comme par exemple via l’utilisation de la recherche interne, ou quelqu’un vous a hacké.

Si vous constatez que vous avez de nombreux nouveaux backlinks sur un court laps de temps, il y a fort à parier que quelqu’un s’en prend à votre site. L’objectif de cette pratique est de faire en sorte que votre site soit pénalisé via le filtre Google Pingouin. Ce filtre avait été mis en place pour sonner la fin d’une époque où tout était permis en matière de netlinking. L’acquisition de backlinks en masse est désormais un red flag pour l’algorithme de Google. Les backlinks réalisés dans le cadre d’une attaque de N SEO sont généralement de mauvaise qualité.

Il y a plusieurs techniques plus ou moins répandues en negative SEO. Nous avons retenu que les principales pour vous les présenter.

Le hacking est un moyen radical de détruire les positions SEO d’un site web. Le hacker peut générer des pages en masse et proposer à Google un contenu pauvre ou de mauvaise qualité sur ces pages. Le hacking peut aussi servir à ajouter des liens sortant en masse depuis votre site, afin de diluer votre jus SEO. Les bons hackers feront en sorte de ne pas laisser de traces visibles, afin que vous ne remarquiez pas facilement le hack.

La création de backlinks en masse pour le site d’un concurrent est l’une des pratiques de N SEO les plus utilisées. Le concept est simple, on crée plein de backlink vers le site d’un concurrent. Cette pratique, utilisée par des SEO pour se positionner rapidement sur un mot-clé sur une courte durée, s’appelle un blast.

Utilisé dans le cadre du negative SEO, le blast sera fait par des sites de mauvaise qualité, directement sur le site visé et avec des ancres très optimisées, afin d’attirer les sanctions de Google.

La duplication de contenu est peut être là pratique de négative SEO la plus fréquente. Le concept est simple : on vous pique votre contenu pour le publier sur un site avec une plus forte autorité que le vôtre. L’objectif est que Google considère le site sur lequel votre contenu a été copié comme l’auteur original du contenu.

Une alternative consiste à créer de nombreuses copies de votre site. L’objectif reste le même, faire chuter le trafic du site original. Le clonage de site en masse peut avoir plusieurs impacts. En soit, si Google voit le même contenu sur de nombreuses pages différentes, il n’y a aucun intérêt pour l’algorithme à crawler ces pages. Si cela découle sur une baisse de crawl sur le site original, cela peut fortement impacter les performances SEO du site.

Les campagnes de faux avis peuvent elles aussi être utilisées pour faire chuter le trafic, mais aussi les ventes, d’un site. Ce type de technique est plus large que du negative SEO car elle s’attaque à la e-reputation d’une marque dans son ensemble. Une mauvaise réputation peut cependant impacter sur le SEO via la diminution du trafic direct, l’augmentation du taux de rebond et une baisse du taux de clic depuis Google par exemple.

Dans le même style que la duplication de contenus, les demandes DMCA peuvent être utilisées pour vous voler la paternité d’un contenu. Là encore, votre contenu est publié sur un autre site et la demande DMCA est envoyée par la suite dans l’objectif que votre contenu soit supprimé des résultats Google.

Une attaque DDOS consiste à rendre un site inaccessible. Elle est relativement peu utilisée dans le cadre du SEO mais l’est beaucoup plus dans d’autres domaines. L’objectif de ce genre d’attaque est de faire en sorte que les internautes et Googlebot ne puissent pas accéder au site ou alors très difficilement. Ce type d’attaque peut rendre un site complètement inaccessible ou bien ralentir fortement son temps de réponse en le surchargeant de requêtes.

La redirection de noms de domaines expirés est une technique Black Hat très utilisée par le passé. Pour booster les métriques d’un site, on redirige un nom de domaine qui avait beaucoup de backlinks afin d’en faire bénéficier le site qui reçoit la redirection. Cette technique fonctionne désormais beaucoup moins que par le passé et une redirection de nom de domaine peut résulter sur une pénalité de Google. Imaginez donc les effets que peuvent avoir des dizaines de redirections de noms de domaines, qui plus est s’ils ont un historique douteux.

Oui, le negative SEO fonctionne mais pas autant que par le passé. Par exemple, les techniques de spam de backlinks fonctionnent beaucoup moins qu’avant. Dans la majorité des cas, Google ignore les liens de basse qualités créés en masse. Il faut donc être plus créatif, et investir plus, pour faire du N SEO via le netlinking.

La duplication de contenu sur un site avec une forte autorité peut encore fonctionner. De manière générale, plus un site a une forte autorité, moins les actions de negative SEO centrées sur la duplication de contenu et le netlinking seront efficaces. Les attaques DDOS peuvent quant à elles être destructrices si elles ne sont pas vite prises en charge.

Il est difficile de garder la tête froide et de savoir comment réagir face à ce type d’actions malveillantes. Voici quelques conseils sur comment réagir face au negative SEO.

En premier lieu, sachez qu’il ne faut pas prendre de décision hâtive. Il est essentiel d’identifier clairement le type d’attaque dont vous êtes victime et sa source. Analysez donc votre site de fond en comble et sous toutes ses coutures. Si vous ne trouvez pas la source, faites appel à un spécialiste pour vous aider.

Avant de prendre quelconque mesure, il faut identifier l’impact de l’attaque. Ça n’est pas parce que vous êtes victime de negative SEO que cela a forcément un impact sur votre positionnement. Si vous constatez une baisse de trafic liée à du NSEO, vous devez agir en fonction du type d’attaque.

Si vous êtes victime d’un hack, vous devez commencer par identifier comment le hacker s’y est pris puis sécuriser votre site. Tant que ça n’est pas fait, il ne sert à rien de restaurer votre site car la faille sera certainement toujours présente.

Sachez qu’il vaut mieux restaurer une version de plusieurs semaines voire mois d’ancienneté. Les hackers agissent rarement dès qu’ils ont infiltré votre site. Si vous restaurez une version trop récente, il y a un risque que le hacker puisse récidiver.

Dans le cadre d’une attaque par du netlinking, je vous conseille de compenser les backlinks de mauvaise qualité par quelques liens depuis de gros sites. L’objectif est d’envoyer le signal à Google que votre site a la confiance de sites d’autorité et est donc fiable.

Vous pouvez aussi désavouer des liens toxiques mais nous n’avons pas la conviction que cela soit réellement efficace, sauf dans des cas extrêmes où la première solution ne suffit pas.

Si vous êtes victime d’une pénalité manuelle, vous pouvez faire appel en cliquant sur “Demander un examen” dans les sections Actions manuelles de votre compte Search Console. Il faut donner un maximum d’éléments à Google pour prouver que les éléments à l’origine de la pénalité ne sont pas de votre fait. Vous pouvez alors expliquer en détail l’attaque de N SEO dont vous êtes victime. Ces demandes ne sont malheureusement pas toujours prises en compte rapidement. Vous risquez de mettre longtemps avant de récupérer votre trafic.

Si vous constatez que votre contenu a été volé et publié sur d’autres sites, faites une demande DMCA. Il vaut mieux le faire dès que vous identifiez la ou les copies. Si la personne derrière ces copies fait une demande elle aussi, il vaut mieux que vous soyez à l’origine de la première demande.

Limiter les risques de negative SEO passe surtout pas du monitoring. Pour l’aspect hacking, vous pouvez sécuriser votre site un maximum mais dans l’ensemble la seule chose a faire est d’être vigilant.

La manière la plus simple d’identifier une potentielle attaque de negative SEO est de suivre ses performances. Le suivi régulier du trafic permet de voir s’il n’y a pas de baisse soudaine qui n’aurait pas d’explication rationnelle. La Google Search Console permet de voir facilement les variations de trafic organique.

Le suivi de position permet de voir si vous perdez des positions sur un gros lot de mots-clés mais aussi si vous vous positionnez sur de nouveaux mots-clés que vous ne visez pas avec votre site. Le second cas de figure signifie très probablement que quelqu’un génère des pages sur votre site, via un hack ou une faille sur votre CMS. Le suivi de mots-clés peut être fait avec de nombreux outils comme Ahrefs ou Semrush.

Le monitoring de backlinks est utile de manière générale en SEO. Il permet d’optimiser les backlinks que l’on reçoit naturellement et de voir l’effet de ceux qu’on a achetés. Dans le cadre du negative SEO, le monitoring permet de voir si vous avez de nombreux nouveaux backlinks.

Votre site internet peut être victime d’une attaque par des backlinks provenant de sources de spam. Vérifiez votre profil de backlinks en essayant d’identifier un pic récent du nombre de liens entrants et un risque de pénalité pour chacune de vos sources de backlinks. Observez aussi les ancres de liens. Elles devraient être douteuses ou suroptimisées. Dans certains cas, les liens réalisés pointent vers des pages qui n’existent pas, pour orienter votre crawl sur des URLs en 404. Surveillez donc également les nouveaux backlinks qui renvoient vers une page en erreur 404.

Même logique pour le contenu, prudence est mère de sûreté. En matière de contenu, des outils permettent de surveiller si votre contenu est dupliqué sur d’autres sites. Parmi les outils du marché on peut citer Kill Duplicate et Smodin qui ont ces fonctionnalités. Vous pouvez aussi faire des vérifications manuelles en copiant des morceaux de votre contenu dans Google. Cela permet de voir si d’autres pages indexées utilisent votre contenu.

L’analyse de crawl permet de voir facilement si des URLs que vous ne connaissez pas sont crawlées. Si tel est le cas, le problème n’est pas forcément issu d’une action de negative SEO mais il faut enquêter quoi qu’il arrive. Pour analyser le crawl vous pouvez utiliser la Google Search Console en regardant les sections “Pages” et les statistiques de crawl. Si vous faites de l’analyse de logs, vous pourrez voir en un instant l’émergence de nouvelles URLs.